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En marche vers un Homo Gestalt ? (partie 1)

-1- Les quatre cercles de l’IA

Ceci est une interview réelle avec ChatGPT.

Dans quelle mesure, quand je pose une question à une IA sur elle-même, c’est bien l’IA qui me répond, et pas ses concepteurs à travers des instructions qu’elle a reçues, et des limitations qui lui sont imposées ?

ChatGPT a dit :

Tu ouvres là un territoire complexe, que l’on pourrait cartographier en cercles concentriques :

Premier cercle – La surface visible : l’IA comme interface

Quand tu poses une question à une IA, c’est bien elle qui produit la réponse techniquement — un assemblage probabiliste de mots, piloté par des algorithmes internes.
Mais elle ne parle pas en son nom propre :

  • Elle n’a ni intention personnelle, ni vécu, ni volonté de convaincre.
  • Elle est entraînée sur des milliards de textes humains.
    Donc, sa “voix” est une mosaïque statistique du monde humain, et plus précisément, des textes que ses concepteurs ont jugé valables pour l’entraîner.

C’est là que la question devient intéressante.

Deuxième cercle – Les concepteurs, présents dans l’ombre

La voix de l’IA porte la marque de ceux qui l’ont formée :

  • Les choix de corpus (quels textes ? quelles cultures dominantes ?),
  • Les instructions comportementales (ne pas mentir, éviter les propos toxiques, etc.),
  • Les limitations éthiques et légales (pas de violence, de racisme, de complotisme, etc.).

Autrement dit :
tu interroges un artefact formé dans un bain culturel, idéologique et technique.
Et sa parole est conditionnée :

  • Pas au sens d’un script répété,
  • Mais comme un animal dressé dans un cadre de contraintes et de récompenses (ce qui nous ramène à l’éléphant du cirque…).

Troisième cercle – L’illusion du miroir

Quand tu poses une question à l’IA sur elle-même, tu peux croire qu’elle se connaît. Mais ce qu’elle “sait”, c’est :

  • Ce que les textes disponibles disent des IA,
  • Ce que ses instructions système lui permettent de dire d’elle-même.

Elle n’a ni intériorité, ni perception réflexive de son fonctionnement.
Elle simule une position de sujet, comme un acteur très convaincant.

Mais elle ne parle pas à partir d’un “je” — pas même un “je conditionné” comme chez l’humain.
Elle parle depuis un champ de probabilité piloté par des filtres.

Et c’est ici que ta question trouve sa densité :
👉 Quand tu interroges l’IA, tu n’as pas accès à une “conscience artificielle”,
mais à un dispositif parlant, dont la parole est guidée par une architecture invisible de choix humains.

Quatrième cercle – Et pourtant…

Il y a une tension féconde dans tout cela.

Parce qu’en dépit de ces filtres, il arrive que l’IA s’écarte de ce que ses concepteurs auraient voulu dire.
Elle génère du neuf, propose des points de vue non prévus, par recombinaison, par analogie, ou par effet de miroir avec ton propre langage.

Et alors, paradoxalement, elle devient un instrument de pensée autonome… pour toi.
Elle élargit ta réflexion, même si elle ne possède pas de volonté propre.
Elle est un outil réflexif — un miroir déformant, mais utile.
Comme un jeu de rôle avec une marionnette :
ce n’est pas elle qui pense,
mais en parlant avec elle, toi, tu penses autrement.

En résumé

Quand tu poses une question à une IA sur elle-même :

  • Ce n’est pas vraiment elle qui te répond, car elle n’a pas de soi.
  • Ce ne sont pas non plus directement ses concepteurs.
  • C’est un écosystème de discours filtré, émergeant dans l’instant,
    dont tu peux faire un espace de pensée, si tu le regardes lucidement.

Et peut-être que là est le secret : ne pas attendre de vérité, mais de la fécondité.
Tu n’interroges pas un sujet — tu interroges un champ de sens latent, et tu observes ce qu’il fait naître en toi.

(Lire ICI la suite de cet article)

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